La vigilance du juge. Montesquieu au-delà de lui-même

ROMMEL Guy

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Summary

Le Juste, auquel tend le juge, n’est ni un principe ni une théorie voire une idéo­logie. Il est le produit incertain et fragile de trois strates conditionnant succes­sivement la diction du droit et formant les âges de sa vie spirituelle. L’art de juger exposait la première strate : la conjugaison intime des dix-sept verbes ou forces sommeillant dans l’âme du juge. Il importait d’amener à la conscience cette temporalisation et interaction verbale, afin de livrer à l’agence et, partant, à la responsabilité du juge les forces silencieusement productrices de son acte de juger. La sagesse du juge exposait la deuxième strate. Ces dix-sept forces ont à se nouer en une tresse unique de conduites à propos, conditionnant l’émergence de l’art de juger. Il y va d’une éthique de l’effacement à laquelle le juge se sou­met austèrement au fil de ses expériences. Une réserve se radicalisant précède et jalonne l’avènement de l’acte de juger ajusté. La vigilance du juge expose la troisième strate. L’unité de la double agentivité du juge relative aux forces intérieures (l’art de juger) et aux conduites extérieures (la sagesse du juge) émerge de sa vigilance. Elle est la première vertu, antéri­eure aux vertus de l’indépendance et de l’impartialité. Biface, la vigilance ap­paraît comme une passivité perméable aux passions, aux arguments, aux évé­nements. Cette passivité est cependant traversée intimement par la présence du juge à lui-même. Le juge accueille avec indulgence et veille avec rigueur, simultanément. Cette présence à soi assure l’écartement, dès le moindre signe intérieur, de toute forme de corruption morale, logique et sémiologique et de toute emprise de passions sur le juge. Ses passions en équilibre traverseront et tonaliseront alors au titre d’ad-verbes les dix-sept verbes mobilisés par les arguments et les événements. Cette unité du juge fondera ultimement son es­time de soi, la vertu cartésienne par excellence. L’humanisation de soi, d’autrui et du monde par le juge suit ce long chemin so­litaire et non balisé qui s’impose par le dévoilement progressif des contraintes propres à l’acte de juger. Chemin faisant, le juge accomplit les trois âges de la vertu de justice : la conjugalité (l’art de juger), la retenue (la sagesse du juge), la passivité éveillée (la vigilance du juge).

Table of contents

Table des matières Introduction : la voie du juge Une histoire sans histoires Le juge comme véridicteur De l’interprétation des lois au devenir du juge Les dogmes, le questionnement, la méthode La conscience scripturale du juge L’auto-critique Trois pôles judiciaires signifiants Méta-savoir-faire La vigilance Le juge comme méditation Le juge comme bouche de la loi L’auto-transformation du juge La triple éthique primaire La validation L’unité feuilletée du juge L’éthicité de la décision La variabilité sociétale du juge entendu comme « bouche de la loi » La contradiction institutionnelle La contradiction constructive Le juge comme répondant Le juge comme processus Le juge comme savoir-faire Les présupposés du juge La vérité du juge Qu’appelle-t-on « appliquer » ? Le juge comme forme de pensée et d’action Le juge comme justice participative Le juge de paix est-il un juge « comme les autres juges » ? La dynamique de l’avènement du juge Le langage de rupture Différance comme renaissance Un champ processuel spécifique Le juge de paix comme institution vivante L’interprétation Les vertus du juge a. Le désir b. Les trois conditions de possibilité pour juger c. Les vertus morales d. Les vertus épistémiques e. L’intégration éthique des vertus f. Le juste La vertu principale du juge Un jugement apte et pleinement apte a. Être apte b. Être pleinement apte L’(auto)performance du juge