Petits crimes sans importance. La flexibilité au travail en Europe

DE KEYSER Véronique

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Description du produit

Résumé

Quand en quelques mois, la Ruche, haut lieu de la recherche de Renault Guyancourt, perd trois employés par suicide, dont deux se tuent dans l'enceinte même du centre technique, c'est plus qu'une sonnette d'alarme : c'est la dénonciation de l'intolérable pression au travail. Mais ces crimes sont passés au bleu. Inexistants. Petits suicides sans importance dans un paysage où il faut accepter la flexibilité. Actuellement l'Europe refuse radicalement de reconsidérer le modèle ultralibéral dans lequel elle s'est engagée. Et pourtant, il est clair que la forme de mutation qu'elle favorise pour faire face à la mondialisation accroît les inégalités et la violence économique plutôt que de les faire disparaître. La flexibilité qu'elle prône est une affaire de riches. Elle profite aux multinationales, elle profite à ceux qui ont la connaissance, la maîtrise des codes culturels, la capacité de généraliser. Aux diplômés plutôt qu'à ceux qui possèdent l'expertise du terrain, pourtant si précieuse pour les entreprises. C'est une invention de technocrates pour des technocrates, ceux qui surfent sur les réalités, mélangent les idiomes, sont à l'aise partout, manquent de racines mais ne manquent pas d'air. S'ils deviennent les maîtres de l'Europe, celle-ci court à sa perte. Changer oui. Mais savoir où on va, accentuer le contrôle social, se battre, négocier, riposter. Pas devenir flexible ! Participer à un changement nécessaire car il est vrai que le monde change et que les défis sont grands, mais en distinguant clairement où sont les enjeux, les conflits d'intérêts, les nouveaux pauvres et les nouveaux riches.